6.1.24

ART PHILO



DÜRER. Les Quatre Cavaliers de l'Apocalypse


L’Apocalypse est le dernier livre du Nouveau Testament. Un ange révèle à Jean comment va se dérouler la fin du monde : l’anéantissement de la Terre est suivi d'un combat entre les forces du Ciel et celles de l'Enfer. A la fin, le Christ trônera en majesté, suite au Jugement dernier.


En 1498, Dürer à 27 ans a créé sa propre entreprise à Nuremberg. L'Apocalypse n'est pas une œuvre de commande, il l'a conçue, exécutée et publiée de sa propre initiative (à une époque où l'Europe craint une invasion de l'Empire ottoman). 

Ce fut premier livre exclusivement créé et publié par un artiste. 15 illustrations  et 15 pages du texte biblique en latin et en allemand (imprimé par Anton Koberger) La taille d'origine était d'environ 32,5 × 48 cm.


La gravure sur bois de style réaliste atteint une virtuosité inédite et inégalée par la suite, avec des effets de lumière et de volume, de clair-obscur jusque-là réservés au burin.


Les quatre cavaliers de l'Apocalypse sont la Conquête, la Guerre, la Famine et la Mort. Ils représentent les quatre premiers des sept fléaux qui doivent apparaître au commencement de l'Apocalypse. 


N.B. La gravure ne permet pas de représenter les couleurs des chevaux 


« Alors j’ai vu : et voici un cheval blanc ; celui qui le montait tenait un arc, une couronne lui fut donnée, et il sortit vainqueu .…. Alors sortit un autre cheval, rouge feu ; à celui qui le montait il fut donné d’enlever la paix à la terre, pour que les gens s’entretuent, et une grande épée lui fut donnée. … et voici un cheval noir ; celui qui le montait tenait à la main une balance. .. Alors j’ai vu : et voici un cheval verdâtre ; celui qui le montait se nomme la Mort, et le séjour des morts l’accompagnait. 

Et il leur fut donné pouvoir sur un quart de la terre pour tuer par le glaive, par la famine et par la peste, et par les fauves de la terre. »




Dürer, les quatre cavaliers de l’Apocalypse





IDÉAL DE CIVILISATION DE LA RENAISSANCE. L’ÉCOLE D’ATHÈNES.


Cet idéal est représenté par Raphaël dans la fresque « L'École d'Athènes » (440cm x 770cm) en 1509-1510


Le pape Jules Il a voulu dans sa bibliothèque ses livres les plus précieux et une fresque glorifiant l'idéal de sagesse. Elle fut réalisée par Raphael (Raffaello Sanzio, peintre et architecte italien né en 1483 à Urbino et mort en 1520 à Rome.)


Au centre, Platon et Aristote représentent les deux grandes écoles de pensée.


Platon l'idéaliste pointe l'index vers le ciel, indiquant le monde des Idées.

De l'autre main, il tient le « Timée » qui traite de la genèse de l'univers et du rôle du Dieu architecte. Ses traits sont probablement ceux de Léonard de Vinci.


Aristote le réaliste, qui paraît jeune, tend une main vers la terre, la réalité de l'expérience. De l'autre, il tient son « Ethique à Nicomaque », où la vertu est la Justice.


Autour de Platon et d'Aristote, Raphael a disposé leurs partisans.

Sur la gauche les écoles anciennes avec Pythagore puis Socrate et ses disciples.

À droite, ce sont les Stoïciens, les Cyniques, les Épicuriens, ainsi que les anciens maîtres des sciences exactes, tel Euclide.


Socrate est en pleine discussion, sous le regard d'Alcibiade, son jeune disciple.

Derrière, un groupe de trois hommes que l'on chasse, les Sophistes, d'habiles orateurs et manipulateurs.


Diogène le Cynique est vautré, à demi-vêtu au centre de l'escalier. Il représente le refus des conventions sociales à contre-courant de l'étalage de richesses du Vatican !)


En dessous, Épicure qui avait le culte de l'amitié et Pythagore, le mathématicien.

On remarque un Oriental enturbanné, le médecin-philosophe Avicenne, ou bien Averroès, le philosophe, théologien et médecin musulman andalou.